Traversée de la PSM : du gouffre de la Tête Sauvage jusqu’à la salle de La Verna (sortie par le tunnel de l’EDF).
Réveil 6h, toute l’équipe est là pour le petit dèj’ au chalet : Papou, Sylvain et Guillaume qui viennent de Pau, puis Maxou et moi. On cale les derniers détails avec Mickey et Jean Paul. Après un dernier check du matos, ils nous emmènent en 4×4 jusqu’au gouffre de la Tête Sauvage. On s’équipe, et se prépare à « l’aventure ».
Partie 1 : les puits
Celle-ci débute par la descente des puits. La motivation est là, et la descente se fait bien même si je ne suis pas une grande fan des échelles métalliques installées au début** (la corde se coince dedans, ça bouge, c’est plutôt galère).
**On me dit dans l’oreillette que ça s’appelle des « Mats de Perroquet »
Quelque part dans ces grandes verticales, Maxou fait malencontreusement tomber sa poignée. Il passera 20 bonnes minutes à se faufiler pour aller la chercher, et finira par attraper une bonne suée à la remontée… sans pantin.
Autant vous dire qu’on l’a entendu ruminer un moment « ne prenez pas le pantin qu’il disait ! j’aurais dû l’embarquer… », ça nous a bien fait rire. Il faut dire que c’était précisément l’un des derniers conseils de Mickey : « Le pantin ! Mais non, c’est complètement inutile, vous allez vous encombrez pour rien. » Je crois que désormais tout le monde l’accrochera dans le kit « au cas où ».
On poursuit et passe pas mal de déviations. On prend aussi le temps d’observer les parois, tout le monde dans le groupe n’est pas familier de la spéléo à La Pierre Saint Martin. On passe devant un superbe miroir de faille et continue notre chemin, au total il y a environ 380m de puits. On sort les néo juste avant le passage bas du « soupirail ». C’est le premier contact avec l’eau du réseau (qui se situe aux alentours de 5 ou 6 °C) et on est obligés de faire trempette !
Partie 2 : le Grand Canyon
La traversée se poursuit dans un méandre, on ramasse déjà quelques déchets (vieilles cordes, petits morceaux de ferraille…). Cette fois ci on est dans l’actif et on se « baigne » dans la rivière et des vasques plus ou moins profondes.
On continue l’opération « dépollution », notamment lorsque l’on arrive au « camp des anciens ». On soulève des roches pour dégager tout ce qui a été enfoui lors des crues. On ramasse pas mal de choses, on en laisse aussi car nos sacs à gravats sont déjà au ¾ pleins.
Le grand canyon porte bien son nom et est très esthétique. Les couleurs sont assez incroyables et le plafond très haut. Quelque part là-dedans un plafond noir intense avec des concrétions blanchâtres me fera forte impression (je ne sais plus à quel endroit exactement, les souvenirs se mélangent pas mal).
A un moment on fait face à un vieil équipement qui mériterait grandement d’être refait. On se repasse les consignes, on discute pas mal pour savoir si ce sont bien ces points que nous devons refaire. Après conciliabule il nous semble que non (en fait si, il y a eu une erreur d’explication) donc on passe notre chemin. Un peu plus loin on rééquipe une main courante. Notre mission comporte 2 endroits à rééquiper, et pour le deuxième c’est plus long. Sylvain sort le perfo, Maxou et Papou s’occupent des cordes. Ils sont assez de trois et avec Guillaume on commence à avoir froid à force de rester immobiles. Mais on ne se laisse pas abattre, les « spéléo-ponchos » font partis de notre équipement et nous disposons d’une bougie chacun. On se fait des points chauds individuels, ça marche du tonnerre ! En quelques minutes j’ai chaud, c’est dire ! Une fois le rééquipement terminé on reprend notre progression, tout le monde est content de marcher un peu, ça aussi ça réchauffe.
Sur une extension Papou se blesse, son mollet fait « crac », on perçoit la douleur sur son visage. Il s’arrête quelques secondes puis décide d’avancer « tant que c’est chaud ». Il est hors de question pour lui de déclencher un secours, il faut donc sortir. Il reste près de la moitié du chemin à parcourir, l’affaire s’annonce corsée.
La rivière semble plus importante à mesure que l’on avance, Papou m’explique que c’est normal puisque quelque part sous nos pieds deux affluents viennent grossir le débit. On arrive ainsi au mythique « tunnel du vent » aussi attendu que redouté. Finalement on a de la chance, le courant d’air gelé n’est pas si important et le courant de l’eau ainsi que les cordes fixes nous permettent de ne pas trop nous attarder. Le fameux tunnel est passé, nous continuons à avancer jusqu’à la salle de Navarre pour nous réchauffer. On se posera quelques minutes dans cette immense salle pour se sécher, se changer, et manger (les bidons étanches ont gardé nos affaires au sec c’est vraiment appréciable !).
Partie 3 : les blocs
Le mollet de Papou est toujours aussi douloureux, il souhaite repartir rapidement car il craint de laisser la blessure « refroidir ». De mon côté je sens pointer des maux de ventre, je dégaine le spasfon que j’ai toujours à portée de main. Guillaume donne un doliprane codéiné à Papou en espérant que cela le soulage un peu. Au moment de repartir on constate que les sacs sont vraiment alourdis par les néo mouillés. On décide donc de se délester un peu et on laissera un sac à gravats en évidence afin qu’une prochaine équipe le prenne en passant.
Désormais un autre type de progression nous attend : des blocs, des blocs et encore des blocs ! Mon mal de ventre s’intensifie à mesure que l’on avance, je reprends des médicaments mais rien n’y fait : comme Papou j’aurais des douleurs jusqu’à la sortie.
On continue notre progression, mais on lève de moins en moins la tête pour se concentrer sur l’endroit où l’on pose nos pieds. A force de déambuler dans les blocs on commence à ne plus pouvoir les voir, on en a ras-le-bol !
Heureusement la rubalise indique fort bien le chemin. On avance et franchit des salles immenses, interminables. On s’attarde un peu devant la civière de Marcel Loubens et l’inscription « Ici, Marcel Loubens a vécu les derniers jours de sa vie courageuse. » Une part d’histoire…
Arrivés dans la salle Chevalier Papou retrouve le sourire, on approche de la sortie ! En effet on se retrouve vite près des passerelles. On s’attarde un peu dans la salle de La Verna puis on emprunte le tunnel de l’EDF. Il est minuit, on retrouve la chaleur estivale (après 16h sous terre la différence est flagrante^^).
Il n’y a plus qu’à vider les kits de déchets dans la remorque : opération réussie !
Prochain rendez-vous à la PSM en août pour le camp Amalgame. A bientôt ! 🙂